Ce conte surréaliste, léger et merveilleux, écrit par Paul Eluard en 1951, comportait un clin d’oeil à son nom de naissance, Eugène Grindel. Il est ici oniriquement réinvesti par Claire Poizat, avec un travail de gravure remarquable.
«Il était une fois une petite fille très gentille, presque plus gentille que toi, et si légère que, lorsqu’elle naquit, sa maman s’étonna de ne pas la sentir dans ses bras. Aussi, l’appela-t-elle d’un nom léger : Grain-d’Aile. Elle était aussi légère qu’une plume et pouvait sauter dans les arbres pour rejoindre ses amis les oiseaux. Mais cela ne lui suffisait pas. Elle rêvait de pouvoir remplacer ses bras par des ailes pour pouvoir voler avec eux…»
La thématique de la métamorphose est le terrain de prédilection de l’illustratrice qui a pu ici déployer tout son art.
Chloé Poizat a donné au corps de la petite fille une image de plume tout en lui laissant un visage d’enfant réaliste, comme tiré d’une photographie.
De fait, tous les personnages du conte possèdent des corps hybrides, mêlant caractéristiques humaines et animalières, traits réels et imaginaires (oiseau au corps d’avion).
Un bel apologue aux accents de conte moderne. Un beau, très beau cadeau de noël…
Librairie Tire-Lire à Toulouse
Grain-d’Aile – Paul Eluard, illus. Chloé Poizat- Éd. Nathan – Date de parution : mars 2014
D’autres illustrations sur le tumblr de Chloé Poizat